Laghouat, à 400 kms au sud d’Alger, où Lazhari Labter est né en 1952, n’était alors qu’une oasis, « dont le gardien des eaux », chargé de répartir le flux des séguias (petits canaux d’irrigation) n’était autre que le père de l’auteur. C’est la vie fruste, mais riche, de cette oasis que raconte Lazhari Labter, dans ces courts récits, où l’on croise l’imam de l’école coranique mais aussi l’instituteur français et ses « ancêtres les Gaulois », le muezzin, le marabout si terrifiant avec ses histoires de djinns et de succubes. Une vie souvent paisible, mais que les malheurs (typhus, sauterelles) n’épargnent pas. Avec aussi les petits conflits du quotidien d’un village, comme cette grève de la faim des enfants, lassés du sempiternel couscous ! C’est également une période charnière entre colonialisme et indépendance, même si l’oasis sera relativement épargnée par les violences du conflit.